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Fidèle à la Vallée-Chartier même après l'orage.

Vouvray. Ce n'est pas l'orage qui a dévasté le 31 mai dernier la Vallée-Chartier, à Vouvray, qui fera partir Christophe Boutet : il y est né, il y reste, il aime trop sa vallée pour la délaisser.

Il n'était pas présent le 31 mai quand la rue de la Vallée-Chartier à Vouvray s'est transformée en torrent : « J'étais dans le Bordelais pour faire une randonnée VTT », confie Christophe Boutet. « Mais ma femme et ma mère étaient ici et elles ont eu très peur… » Il n'a mesuré l'ampleur du désastre que le lendemain à son retour.



Son premier réflexe a été de monter voir : l'état de ses vignes sur le plateau : chez les Boutet, on est viticulteur de père en fils à Vouvray depuis que le grand-père est venu de Chançay pour s'installer ici. « J'ai huit hectares, une petite exploitation. Par chance, les vignes n'ont pas souffert, ni en qualité, ni en quantité. La pluie est tombée bien à plat, il n'y avait pas de vent. » Restaient donc les dégâts dus au ruissellement et au ravinement causés par les eaux dégringolant du plateau.
« C'était impressionnant : l'eau s'est accumulée dans une de mes caves jusqu'à près de deux mètres de hauteur. Mais heureusement, il n'y avait que du matériel qui y était stocké. Et notre habitation n'a pas été touchée : d'autres ont bien plus souffert que nous. Finalement, l'affaire ne s'est soldée que par un tracteur chez le mécano. »

Et par de fastidieuses opérations de déblayage des boues et cailloux : 10 m3 à pelleter à la force des bras, 15 m3 à l'aide d'un tractopelle. « Il y a eu de la solidarité entre les gens qui habitent la Vallée : on se parle plus que d'habitude, des voisins sont venus nous aider pour enlever la terre dans la cour. » Quelques semaines plus tard, la Vallée-Chartier a repris son aspect habituel ou presque. Ne demandez donc pas à Christophe Boutet d'aller vivre ailleurs : « Pas question de partir : j'y suis né il y a 36 ans et j'y travaille. Avec un métier passion dont je ne voudrais pas changer. »

Il aime trop ses vignes et son coin de la Vallée-Chartier pour leur faire des infidélités. « Où pourrais-je être plus heureux qu'ici ? Il n'y a jamais la même lumière ni les mêmes couleurs. La Loire change avec les saisons… » Un spectacle dont Christophe n'est pas près de se lasser.

PAS QUESTION
DE PARTIR
J'Y SUIS NÉ

Et puis les aléas climatiques, il a appris à vivre avec, en bon viticulteur de Vouvray qu'il est : la nature qui sait se montrer souvent généreuse peut également parfois laisser éclater des colères redoutables, même dans le pays de la douceur. « Mon grand-père a vécu l'épisode orageux de 1937 », raconte-t-il, photos à l'appui. « C'était à peu près le même phénomène, avec des dégâts semblables. On s'en est remis. » Et personne n'a déserté la Vallée-Chartier.
Tout juste Christophe est-il un peu plus attentif qu'avant aux nuages : « Je regarde un peu plus le ciel : avec les réparations provisoires, on serait mal s'il tombait une bonne averse… »