A 14 km de Tours, aux confluents des vallées de la Loire, de la Cisse et de la Brenne, Vernou-sur-Brenne est une localité typique de la Touraine.
Coordonnées :
Vernou-sur-brenne:
Le Logis des Madères
Ce domaine a fait partie avant le 15ème siècle, des biens de la Baronnie en partage avec la châtellenie de Pocé.
La maison actuelle se compose d'un corps de logis datant du milieu du 17ème siècle, flanqué d'une aile en retour d'équerre au Sud construite en 1793. Des caves troglodytiques se trouvent au Nord de la cour. Il y a également, une fuye ou colombier.
En 1844, le domaine fut vendu à un exilé polonais, Jean-Antoine Ostrowski, sénateur palatin et général de la garde nationale de Varsovie. Il y fit édifier une chapelle en 1845.
Au 20ème siècle, le Professeur Robert Debré en devint propriétaire et ensuite son fils Olivier Debré. Ces deux derniers ont acquis au cours de leur carrière une renommée mondiale.
La Closerie de l'Etoile
Le "château de l'Etoile" comme on l'appelle actuellement, surplombe d'anciennes carrières : les carrières de l'Etoile qui ont fourni de la pierre pour la construction de la Cathédrale de Tours. A la fin du XVIII° siècle le propriétaire est Joseph Thoisnier, maître de Poste de la Frillière. C'est lui qui transforma la Closerie en lui donnant un petit air de château, les propriétaires suivants, de riches notables, continuèrent de l'embellir et de l'agrandir. Le domaine et son Pavillon, dépendaient du fief de la Baronnie de Vernou.
Le château du Clos
Le logis actuel (tranformé en appartements), avait un corps de logis central datant du XVI° siècle. Le premier propriétaire qui le fit construire, est noble homme Jehan Boydron (Bouesdron), seigneur de Beauregard à Reugny et du Clos à Vernou, Un pavillon fut construit dans le parc au début du XVII° siècle. De 1913 à 1938 la propriétaire est Madame Gustave Lasson. Elle écrivit un roman sous le pseudonyme de Tony Feroë, dont l'action se passe à Vernou : "Poussières dans le tourbillon".Le pavillon du Clos, fut séparé du domaine en 1859 et un de ses propriétaires fut en 1875, Jean Mounet, dit Mounet-Sully, grand tragédien parisien sociétaire de la Comédie Française.
Le fief et chastellenie de Jallanges
Entre Vaugondy et la Vallée de Cousse, sur le coteau, au milieu d'un grand parc, s'élève le château de Jallanges. En 1213, s'élevait déjà une forteresse. A partir du XIV° siècle, la dîme de cette terre était levée au profit de l'Archevêché de Tours et, dès le XV° siècle, le fief est signalé, "fief mouvant relevant du fief d'Amboise".
Dès le milieu du XV° siècle, nous trouvons une liste importante de propriétaires, au début de grands notables tourangeaux, puis des nobles seigneurs.
C'est à la fin du XV° siècle que Jallanges fut construit ou reconstruit, entre 1480 et 1517. Jusqu'en 1497 de nombreuses terres furent achetées pour agrandir le patrimoine.
C'est incontestablement le plus grand fief sis sur Vernou, dans la mouvance du roi de France en son chastel d'Amboise.
En 1631, le domaine fut érigé en châtellenie, avec union des terres de La Galinière, du Rocheron et de Villemereau. En 1672, Nicolas Lefeuvre, seigneur de La Falluère, Conseiller au Parlement de Bretagne devient seigneur de Jallanges et pendant une centaine d'années, Jallanges appartiendra à cette famille : En 1777, la terre et seigneurie relèvent du Duché-Pairie de Choiseul-Amboise.
Sous la Révolution, Jallanges fut vendu nationalement, le 9 Floréal An VI.
En 2005, les embellissements apportés par les derniers propriétaires sont remarquables, le jardin a été réhabilité avec ses anciennes fontaines et ses roseraies.
Le manoir du Bas-Cousse
Le manoir du Bas-Cousse est un logis seigneurial édifié au début du XVI° siècle, dont il ne reste qu'un corps de bâtiment, heureusement restauré. La Chapelle, incluse dans le bâtiment restant, existe toujours, restaurée également. Elle est inscrite depuis le 11 Avril 1947, à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Elle est couverte d'une voûte à caissons, les nervures retombent aux angles sur des culots sculptés dont l'un représente un ange aux ailes éployées, d'où son nom de Chapelle des Saints-Anges. La dîme perçue par le Chapitre Saint-Gatien (et non pas Saint-Martin) sur cette chapelle, puis par la Cure de Vernou, s'appelait la Dîme des Anges.
Le port à vin
La "Rivière Neuve" et son écluse est une rivière artificielle ayant détourné le cours de la Cisse sur son passage à Vernou. Le détournement est antérieur au XVI° siècle. Pourquoi une rivière artificielle et une écluse ? Afin de transporter les tonneaux de vin, transport lourd et encombrant. Le vin des vignobles était charroyé jusqu'à ce port, "construit depuis un temps immémorial" ! Des bateaux étroits à fond plat prenaient le chargement des tonneaux et le tout était descendu ainsi, tiré par des chevaux, sur un chemin de halage qui existe toujours, jusqu'à la Loire à Vouvray. De là, ils s'arrimaient au train des chalands de Loire, gabares, et autres et le vin était acheminé vers Tours et plus loin vers l'Ouest, ou remonté vers Orléans.
Le château des Barons-Archevêques
Il existait à Vernou un château, depuis le IX° siècle, appartenant aux archevêques de Tours. Il fut brûlé par Hugues d'Amboise, à la suite d'un différend opposant le Clergé à la Noblesse. Il fut reconstruit bien avant le XV° siècle, une baronnie ne pouvant se dispenser d'un château, symbole de sa toute puissance. Le domaine des archevêques était entouré de murailles séparées par des tours, dont on voit encore quelques traces, on appelait l'ensemble encore au XVI° siècle : la forteresse de Vernou.. Quant au château s'il est encore debout, il a été séparé en plusieurs lots depuis la Révolution et transformé en appartements. Il se trouve rue Pasteur. Le fief de la seigneurie sis dans le bourg de Vernou, comprenait le château, des dépendances et appartenances et la chapelle Saint-Martin, fondée par l'archevêque Jean de Bernard, qui a été construite vers 1480 et existe toujours bien qu'affectée à un autre emploi aujourd'hui.
L'église paroissiale de la Sainte-Trinité
L'église de Vernou fait partie des premières églises paroissiales fondées en milieu rural entre 460 et 490 par l'Archevêque de Tours, Saint Perpet. Elle fut reconstruite au XI° siècle, puis la nef a été agrandie au XII° siècle de 6 mètres vers l'Ouest avec son portail actuel. Le chœur a été entièrement reconstruit à la fin du XII° siècle dans le style gothique Plantagenêt (transition entre l'Art roman et l'Art gothique).
Le magnifique portail Roman Primitif :
Le caractère des ornements de ce portail appartient au XI° siècle. Les styles XI° et XII° siècles de sa façade occidentale sont remarquables. L'église est ouverte d'une porte en plein-cintre de style roman primitif, à deux voussures, dont la seconde voussure (ou double archivolte) est décorée de 32 oiseaux dans des entrelacs. Partant du dessus du chapiteau de gauche, une liane unique dont le pied sort d'un vase de forme romaine, va, après trente-deux entrelacs qui suivent le demi-cintre parfait de la voussure, rejoindre un autre vase de même forme qui se trouve au dessus du chapiteau de droite.
Le chapiteau Sud du portail est orné de feuillages, celui du pilastre est historié de chevaliers en plein combat. De face, nous voyons trois guerriers, sur le premier guerrier, à gauche on distingue une cotte de mailles ou haubert protégeant le corps depuis le crâne jusqu'au bas des genoux, les deux autres guerriers livrent un combat au corps à corps, ils ont chacun un bouclier, une lourde épée et un casque métallique avec protection nasale, ils tiennent chacun leur bouclier sur le bras gauche et l'épée à la main droite ; on peut remarquer également que le casque des deux combattants est différent.
L'église de Vernou fait partie des Monuments Historiques classés par le Ministère de l'Instruction Publique en 1870, mais cela a été redemandé en 1913...