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Un abri précieux pour le vigneron.
La maison de vignes

Les cabanes de vendangeurs.

Les cabanes de vendangeurs ont joué un rôle fondamental dans le développement du vignoble de Vouvray et le coeur des hommes. «C’est une architecture toute humble et très attachante parce que sans prétention. Les guérites sont des points de repère dans le paysage. Si on les enlevait, le vignoble n’aurait plus aucun attrait! »

La cabane de vignes faisait partie intégrante du travail de la terre. Elle était construite par le vigneron avec grand soin car son rôle était précieux, et ce pour toutes les étapes de l’élaboration du vin de Vouvray, et par la diversité de ses équipements dont une citerne qui conserve encore des traces de sulfate de cuivre confirmant l'usage viticole de cette cabane . Elle accueillait les travailleurs, mais aussi parfois les enfants qui accompagnaient les familles durant les travaux de la vigne qui en faisaient alors leur terrain de jeu favori.

La maison de vigne servait d’abri aux travailleurs de la vigne, de remise pour les outils nécessaires à la culture, ou encore de réserve pour stocker l’eau et les denrées alimentaires. Il s’agissait en quelque sorte d’une résidence secondaire pour le vigneron qui pouvait ainsi s’accorder des pauses tout en restant à proximité de ses vignes dont il devait s’occuper sans cesse.

Elle constituait un lieu de vie et de convivialité où les pauses déjeuners se faisaient à plusieurs et où l’on pouvait garder et réchauffer sa nourriture.

Le vigneron construisait sa cabane avec amour, en défrichant son terrain avant chaque nouvelle plantation de vigne. Il y récoltait les pierres nécessaires à la construction ou aux travaux de rénovation de son abri. Elles ont été édifiées en même temps que les murs bordant les vignes, chaque vigneron construisant sa propre cabane, de forme ronde, carrée, selon ses capacités, allant de l'abri rudimentaire à l'édifice plus sophistiqué. Elle était souvent construite au pied d’un arbre, à proximité des pieds de vignes, afin de recevoir un peu d’ombre en été. On y trouvait parfois une cuve attenante à la cabane dans laquelle le propriétaire recueillait l’eau de pluie : elle servait pour les soins de la vigne et pour la consommation personnelle du vigneron. Une cheminée lui permettait de faire du feu pour se réchauffer en hiver.

Ces maisons étaient considérées comme le lien entre le vigneron et son vignoble. Elles abritaient tout autant les propriétaires que les travailleurs journaliers appelés en renfort notamment au moment des vendanges. Durant cette période où les travailleurs étaient nombreux à se retrouver dans la cabane après une longue et dure journée de travail, s’improvisaient parfois de petites fêtes où l’on buvait et où l’on dansait sur une piste improvisée. Au début du siècle, alors que les cabanes étaient encore très utiles pour les viticulteurs, elles ont pu servir de refuges aux amoureux et ont souvent été le lieu privilégié des lunes de miel de bien des couples… Baraques dans vouvray

Les cabanes de vignes incarnent un temps ancien et une méthode de construction bien particulière qui nécessite passion et savoir-faire. Bien que la plupart n’ait plus actuellement de réelle utilité pour les vignerons, peu d’entres elles semblent avoir été détruites. Si certaines furent abandonnées, d’autres sont régulièrement entretenues et même restaurées à l’identique. On dénombre quelques cabanes classées ou en voie de l’être.

XVIIème et XIXème siècles, c’est à cette période que l’activité viticole atteint son paroxysme. La France rurale est alors en pleine expansion, et l’agriculture se développe en même temps que l’accession à la propriété par les couches les plus basses de la paysannerie. Un bon nombre des cabanes encore visibles aujourd’hui date de cette période de l’histoire forte de son activité viticole.

Il n’existe pas de réelles méthodes de datation des cabanes. On retrouve très peu de traces de cabanes sur les anciens cadastres ou les actes notariés, ce qui rend les recherches historiques difficiles. Cependant, dans certains villages où la vigne et ses cabanes étaient une réelle institution, celles-ci ont été méthodiquement numérotées et répertoriées.

Dans les années 1880, se propage dans les vignes françaises, une maladie qui ravagea la grande majorité des vignobles français, le phylloxera. Les petits propriétaires sont alors contraints d’arracher leurs pieds de vignes et de se reconvertir dans l’élevage et l’arboriculture. Ainsi, les vignes disparaissent pour un temps, mais les cabanes, elles, restent sur place.

Avec l’avancée des techniques de viticulture, ces cabanes ont perdu beaucoup de leur utilité et se trouvent pour la plupart aujourd’hui inutilisées. Cependant, le dévouement de nombreux passionnés conduit à bon nombre de restaurations de ce patrimoine

La vocation de ces cabanes est devenue celle du carnotzet dans les vignes. Elles ont perdu leur utilité d'antan. Les voies de communication, la motorisation, les moyens techniques ne les rendent plus indispensables. Beaucoup n'ont plus été entretenues. Elles étaient bâties sans demande de permis de construire. Les complications administratives actuelles pour toute construction est une autre cause de leur disparition et donne une valeur insoupçonnée aux cabanes dans les vignes, et pourrait encourager leurs propriétaires à les restaurer et à les valoriser. . Un patrimoine bien attachant qu'il faut sauvegarder.

Hormis l’appellation « cabanes de vignes », on parle aussi communément de « cabanes en pierre sèche ». 90 dénominations différentes sont recensées au plan national : « cabanon », « baraque » sont par exemple des termes largement employés.