Cette époque, très pauvre en faits historiques relatifs à Vouvray.
Alors que la Renaissance a peuplé la Touraine, de toutes parts, de résidences royales et d'édifices qui sont pour elle une gloire et un merveilleux ornement, Vouvray n'a vu que passer les événements, aucun ne s'y est arrêté, n'y a laissé de traces. Seul le fief de Moncontour - "Moncontour en 1315" - a pris quelques consistance et est devenu une châtellerie assez considérable. La célèbre famille des de Craon, la posséda aux XIIIème et XIV ème siècles. Elle passa successivement dans de nombreuses mains. La date de la construction primitive nous échappe; elle devait avoir une importance, si on en juge par la reconstruction qui fut faite en 1789. Placé sur les bords de la côte escarpée qui domine la Loire, dans une situation merveilleuse, le château de Moncontour fut surtout une habitation de plaisir et ne joua aucun rôle dans les événementsviolents de l'histoire locale.
Les origines de la Paroise de Vouvray se perdent dans les nuits des temps; nous avons seulement qu'elle dépendait de l'archidiaconé d'Outre-Loire, du doyenné de Vernou, pays voisin situé à l'est, et que les registres de l'état civil commencent seulement en 1591; mais ils sont si incomplets, avec des lacunes si considérables, et les archives de la mairie de Vouvray sont si pauvres, que ce n'est guère qu'en 1769 que nous trouvons le premier registre conservé des délibérations du conseil de fabrique.
Approximativement, Vouvray devait compter au XIVème siècle moins de 150 feux, soit 600 habitants environ; mais la fabrication des étoffes de soie, établie en 1470 par Louix XI en Touraine, provoqua rapidement une extension considérable de la population, au point qu'on peut estimer, pour Vouvray seulement, la population à près de 1.000 habitants. Cette augmentation est due à l'installation de nombreux ouvriers activant des métiers répartis dans toutes les paroisses environnant Tours, pendant le cours des XVIème et XVIIème siècles(1).
La preuve nous en est fournie par les différences constatées par les rapports des intendants de Touraine qui signalent la présence, à Tours et à plusieurs lieues à la ronde, de 20.000 ouvriers en soie mettant en oeuvre 8.000 métiers, 700 moulins et 40.000 dévideurs(2).
Mais la révocation de l'Edit de Nantes survint en 1685 et, dès l'année suivante, le chiffre des métiers en oeuvre tombe de 8.000 à 1.600, ce qui ramène vraisemblablement le nombre des feux au-dessous de ce qu'il était au XVème siècle.
Les avantages de la culture, les richesses qu'on trouvait en terre, et les facilités commerciales ramenèrent promptement la prospérité.
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(1) Tableau de la province de Touraine.
(2) Etat de la généralité de Touraine (1688), (Archives du ministère des Affaires étrangères, France, n°.1750).